Rénovation énergétique des bâtiments publics : comment passer à l'acte ?

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Les bâtiments communaux sont aujourd’hui la première source de consommation énergétique des collectivités, avec 76 % des consommations, suivi de l’éclairage public (18%), selon une estimation de l’Ademe. Ils représentent également leur deuxième poste de dépense après les charges de personnel. Dès lors, engager un processus de rénovation énergétique apparaît comme un axe d’économies autant que d’amélioration des performances environnementales.

Or, force est de constater que de nombreux blocages existent au sein des collectivités. Le cabinet de consultants Coda Stratégies, dans son étude "La transition énergétique des bâtiments communaux : quelles bonnes pratiques dans un contexte contraint ?",  évoque ces blocages et livre une série de témoignages comme autant de "bonnes pratiques", pour inspirer les décideurs attentistes. L’étude se base sur 70 entretiens exécutés auprès de collectivités du bloc communal, associations et organismes financiers. Parmis les blocages récurrents, le cabinet de conseil relève la baisse des investissements locaux, mais également "l’invisibilité des projets de rénovations lourdes". Pour autant, estime le rapport, "l’excuse financière pour justifier l’immobilisme n’est pas soutenable".

La connaissance du parc, élément déclencheur

L’impulsion initiale, déterminante, peut, selon les cas, être provoquée par les élus, les services techniques,  ou encore grâce à une dynamique de territoires, lorsque, par exemple, de petites communes mutualisent leurs ressources, constate Coda Stratégies. L’analyse des politiques menées dans les collectivités qui sont passées à l’acte met en évidence certaines pratiques ayant permis leur déclenchement. En premier lieu, la connaissance du parc de bâtiments et des consommations associées est "une nécessité pour définir les objectifs". Un processus continu, les usages étant en constante évolution, doit être établi, préconise le cabinet de conseil.

Le manque d’outils de gestion pour le connaître "peut handicaper, voir empêcher le progrès". mais des solutions techniques peu onéreuses existent. Grâce à une analyse approfondie, "des gisements d’économies d’énergie souvent très importants sont découverts, dont une grande partie est accessible avec des coûts d’investissement limités". Exemple d’une collectivité : "dans une mission récente, en ciblant les bâtiments énergivores, nous nous sommes rendu compte que la régulation d’une école était déréglée et ne passait pas en mode nuit. Personne ne s’en était aperçu…". Pour parvenir à monitorer les consommations, "de nouveaux postes doivent être créés et des ressources spécifiques doivent leur être allouées", prévient le cabinet de conseil. Et souvent, "de nouvelles organisations des services sont nécessaires".

Pour ce qui est de la contractualisation, pratique courante depuis plusieurs années, elle reste marginale auprès des collectivités. Coda Stratégies relève toutefois quelques grandes tendances. Ainsi, les communes les plus avancées dans ce domaine utilisent régulièrement l’intégration des objectifs d’économies d’énergie lors du choix d’un prestataire, le lissage des dépenses d’investissement et leur financement partiel par les économies d’énergie réalisées, ou encore la séparation entre l’approvisionnement énergétique et l’exploitation-maintenance des équipements.

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