Chrisitian Favier veut garantir la mixité sociale aux abords du Grand Paris Express

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"Garantir la mixité sociale aux abords des gares du Grand Paris Express". Tel est l’intitulé de la proposition de loi de Christian Favier, sénateur et président (CRC) du Conseil départemental du Val-de-Marne. Parce que "les nouvelles gares renforcent l’appétit des investisseurs privés", la stratégie foncière qui accompagne la réalisation du supermétro "doit favoriser la mixité sociale", explique Eliane Assassi,  présidente du groupe communiste, républicain et citoyen du Sénat. Devant la presse, mardi 25 octobre, les deux élus ont présenté les raisons qui ont motivé cette proposition de loi, laquelle a été débattue deux jours après par la Haute assemblée. "Ce projet s’inscrit dans le cadre du Sdrif" et des 70 000 nouveaux logements à construire par an qu’il prescrit. Il ne s’agit pas, selon Christian Favier, d’augmenter ce chiffre, mais "de s’assurer, à travers l’article unique de cette proposition de loi, que, dans un rayon de 400 m autour des gares [du GPE], la construction de tous nouveaux programmes de logements soit soumise au respect d’une proportion permettant de conserver et de développer une offre locative sociale neuve accessible, à un niveau au moins de 30 % pour toute construction de plus de 12 logements ou d’une surface de plus de 800 m2 de surface de plancher". Le Grand Paris Express "entraîne un bouleversement dans l’aménagement urbain, avec le risque d’un surenchérissement du coût du foncier autour des gares", souligne Christian Favier, qui craint voir "un effet d’exclusion des populations les plus modestes". C’est le bon moment, selon le sénateur, d’attirer l’attention des élus sur cet enjeu, car les maires concernés revoient déjà leur PLU/PLUI. "Le nombre de demandeurs de logements sociaux ne cesse d’augmenter en Ile-de-France", rappelle Christian Favier, "ils sont 672 000 en septembre 2016". "Si l’on n’y prend pas garde maintenant, l’essentiel du foncier sera réservé à la promotion privée et ces populations seront éloignées des transports collectifs".
La Société du Grand Paris, qui détient des droits particuliers en matière d’aménagement aux abords des 68 gares du Grand Paris Express, estime qu’entre 250 000 et 400 000 logements pourront être construits d’ici à 2030, date de livraison de l’ensemble du réseau. Or, on sait déjà que sur ces 68 gares, 25 présentent une proportion de logements sociaux inférieure à 25 % (Arcueil-Cachan, Bécon-les-Bruyères, Bois-Colombes, Le Perreux-Nogent, Issy RER, Massy-Palaiseau, etc.). A Champigny-sur-Marne (94), par exemple, on compte 40 % de logements sociaux. Or, autour de la gare, la part ne dépasse pas les 25 %. "Il ne s’agit pas de corriger la loi SRU, de sanctionner les villes carencées ou d’exercer une tutelle sur les maires", mais bien de s’assurer "que le GPE profite à tous". Sans surprise, le Sénat a rejeté la PPL de Christian Favier, mais au moins, elle servira "à nourrir le débat citoyen".

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