Transformations du secteur de l'immobilier : les sciences sociales ont leur mot à dire !

L’immobilier connaît actuellement des mutations majeures qui touchent toutes ses dimensions : le financement, la construction, la commercialisation, etc. De nouveaux arrivants innovent et bousculent les habitudes, comme en atteste la création récente du label « Realestech ». Les acteurs « traditionnels » sont contraints de prendre le train de l’innovation pour conserver ou accroître leur place dans la chaîne de valeur immobilière.

Ces mutations posent alors la question de la formation, des étudiants comme des professionnels déjà en poste. Traditionnellement les professionnels du secteur sont formés, à l’Université, dans les écoles d’ingénieur ou de commerces : ils y acquièrent des compétences en droit, techniques de construction, financement ou encore management de projets immobiliers.

Ces champs disciplinaires permettent-ils d’appréhender l’ensemble des transformations en cours ? A l’heure où le phénomène urbain s’accroît, que le monde s’organise autour de métropoles interconnectées, que le Grand Paris prend forme, au travers de projets immobiliers d’envergure notamment. A l’heure où de nouveaux modes de vie, de travailler, de consommer émergent, rendant obsolète une partie du parc immobilier ancien, notamment dans le commerce et le bureau.

La réponse est clairement non.

L’immobilier : élément central pour un projet urbain cohérent

Certes, le projet immobilier a une dimension technique, commerciale, financière évidente. Mais il ne doit pas être réduit à cela. C’est aussi un élément central de la ville, en lien direct avec les modes de vie, de travailler, de consommer ; avec l’offre de transport. Le projet immobilier est également en prise directe avec les questions politiques : il est contraint par des politiques nationales, ainsi que par les objectifs fixés par les élus locaux, en fonction de la vision qu’ils ont de l’avenir de leur territoire, et de leurs enjeux démocratiques locaux.

Le projet immobilier doit être pensé comme un élément dans un projet urbain cohérent. Il suffit, pour s’en convaincre, de regarder comment les acteurs du secteur se positionnent par rapport à la dynamique du Grand Paris, notamment autour des futures gares. Les projets retenus dans le cadre de « Réinventer Paris » témoignent aussi de cette articulation entre l’immobilier et l’urbain.

La ville : objet d’étude pour les sciences sociales

La ville est traditionnellement un objet d’étude pour les sciences sociales, et la recherche urbaine met en lumière des phénomènes qui permettent d’étudier, de comparer à l’échelle de tous les continents, les manières de vivre la ville, d’y travailler et de se déplacer, d’y gérer les questions de logement, d’aménagement, de cohabitation entre groupes sociaux. Soit autant d’éléments qui permettent d’anticiper la demande.

Prenons d’abord les dynamiques socio-démographiques : le développement actuel de produits comme les résidences pour seniors ou la croissance du secteur de la résidence étudiante attestent bien de la prise en compte par les acteurs de l’immobilier de tendances lourdes comme le vieillissement de la population et la mobilité étudiante.
Les acteurs de l’immobilier gagneraient à regarder de plus près encore les travaux de démographes ou de sociologues urbains, qui permettent de comprendre les changements dans le peuplement des villes et des territoires (migrations, gentrification…).

Idem pour les questions politiques, qui sont aussi au cœur de cette recherche.
D’abord, les évolutions de l’aménagement du territoire sont fondamentales pour le secteur de l’immobilier. Avec l’avènement de grandes régions, de métropoles régionales ou du Grand Paris, de nouvelles formes de centralité émergent, avec des effets importants sur la concentration d’activité économique et de besoin en immobilier de bureau, résidentiel, commercial, etc.
Ensuite, l’immobilier est un secteur fortement gouverné, et les acteurs du secteur doivent se former pour tenir compte des évolutions permanentes des politiques nationales ou locales qui ont un impact plus ou moins direct sur leur activité (politique du logement et loi S.R.U, fiscalité…). Au quotidien, les promoteurs immobiliers doivent également travailler étroitement avec des élus locaux. La science politique permet
d’entrer dans la complexité des relations élus-promoteurs, de comprendre les logiques des PLU, et la dimension éminemment politique des questions de logement et d’aménagement à l’échelon local.

En définitive, les acteurs de l’immobilier sont des éléments centraux de la « fabrique urbaine » : ils participent au développement des villes et doivent pour cela composer avec une pluralité d’acteurs : élus, établissements publics, habitants, associations, etc.

La formation : une articulation nécessaire entre enjeux urbains et immobilier

Les sciences sociales peuvent jouer un rôle important dans la formation des professionnels de l’immobilier. Or les deux mondes sont traditionnellement cloisonnés, distants. A Sciences Po, nous avons fait le pari du décloisonnement et de participer à la formation de ce public.

Ce pari prend une forme originale. Le certificat « Politiques urbaines et projets immobiliers », de Sciences Po Executive Education permet d’entrer dans cette articulation entre les enjeux urbains et l’immobilier, en format intensif de 15 jours.

Et lorsqu’il est couplé avec un certificat en finance de notre partenaire, l’Ecole Nationale du Financement de l’Immobilier (ENFI), il devient une formation diplômante : l’Executive Master « Stratégie et Finance de l’immobilier ».

Entre le savoir-faire de Sciences Po en matière d’enjeux urbains et de l’ENFI en matière de financement de projets immobiliers, les professionnels qui suivent ce parcours disposent d’une formation qui leur permettent enfin de mener maîtriser l’ensemble des enjeux à venir.


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