D'A 331
L'architecture: une pratique politique

Imprimer
Prix ​​de vente18,00 €
Prix de vente hors-taxe17,63 €
Remise
Description du produit

Edito

Paroles politiques

Que ce soit au comptoir, dans les écoles, les Maisons de l’architecture, les CAUE, les instances ordinales ou dans la presse architecturale, rarement la dimension politique de l’architecture n’aura été aussi présente dans les débats. Certes, la pratique de l’architecture est a priori indissociablement liée au principe de l’intérêt public, ne serait-ce que légalement, mais on sait que ce n’est malheureusement pas toujours le cas – il faut d’ailleurs reconnaître que quelques chefs-d’œuvre sont totalement dépourvus de cette vertu. Mais si, comme nous avons l’ingénuité de le croire, l’architecture peut quelque chose pour rendre le monde meilleur, elle peut difficilement le faire sans engager un dialogue avec ceux qui vont la vivre.

À tort et à raison, les architectes sont souvent suspectés d’agir pour leur ego, sans égard pour le bien public. Alors que nos paysages ruraux et urbains sont défigurés et appauvris par la spéculation immobilière, les intérêts particuliers ou tout simplement l’incompétence, au moment où la crise environnementale exige des réponses urgentes et situées, l’architecture a la capacité d’agir de manière globale bien au-delà des mètres cubes qu’elle produit. Elle est pourtant absente des grandes politiques d’aménagement et des mesures pour l’improbable « transition énergétique » que l’on préfère confier à l’industrie. Les raisons de cette défiance ne sont pas aussi mystérieuses qu’on se plaît à le croire et les responsabilités sont partagées. D’un côté la méconnaissance endémique de la nature de l’architecture et de son potentiel, de l’autre des architectes peu investis dans la vie citoyenne, avec la conviction qu’ils savent mieux que les usagés ce qui est bon pour eux.

Mais une nouvelle génération d’architectes émerge, souvent méprisée parce qu’elle ne se soucierait plus de beauté (sic). Héritière des Hassan Fathy ou Lucien Kroll, elle s’engage en prenant le risque du dialogue. Est-ce un hasard ? Elle s’investit aussi plus que les autres pour une architecture qui cherche à se détacher de l’addiction à la surconsommation de matériaux et d’énergie carbonée. Presque toujours dans un désintéressement financier courageux, elle invente ses propres modèles de développement, essaimant dans toute la France et au-delà. Cette manière d’aborder le projet est encore minoritaire, mais elle pourrait rejaillir sur toute la profession. Et la réussite de la consultation des Quartiers de demain, même si elle reste symbolique par sa taille – dix opérations ! –, lui doit sans doute quelque chose.

Emmanuel Caille

 

 

Sommaire

 

MAGAZINE 

5 > Le dessin de Martin Étienne

8 > PARCOURS
Commune : une éthique de la collaboration

16 > POINT DE VUE
70 % de docteurs dans les écoles d’architecture ?

20 > PHOTOGRAPHIE
Simon Boudvin : Superkyoto, une ville sans qualité

28 > RAZZLE DAZZLE
Vaisseau-terre

32> CONCOURS
Concours pour la restauration et le réaménagement de la place de la Concorde

44> D’A LAB
Baguette Studio réinvente la production

 

LIVRE

51 > La sélection de la rédaction

 

DOSSIER

L’ARCHITECTURE, UNE PRATIQUE POLITIQUE

80 > Terrains politiques : l’engagement des architectes,
agent de transformations

86 > Généalogies de l’engagement

90 > « L’engagement signe un extractivisme culturel au détriment du militantisme », entretien avec Johan Faerber

92  > « The Funambulist accompagne les luttes partout
dans le monde », entretien avec Léopold Lambert

94 > « Face à l’extraction généralisée, nous devons agir collectivement », entretien avec Léa Hobson

96 > Peterbos 9, à Bruxelles, la transposition d’un engagement Lacaton & Vassal + 51N4E

104 > Beutre : toutes et tous à l’œuvre ! Christophe Hutin Architecture

110 > Sophie Ricard, l’architecture-action au service de la démocratie locale

114 > Salima Naji : in situ pour réparer le bien commun

120 > Faire architecture en zone occupée : les pierres massives d’AAU Anastas

 

RÉALISATIONS

126 > JEAN-FRANÇOIS MADEC
Transformation d’une salle de sport en halle polyvalente, Carantec (29)

134 > DEPEYRE MORAND ARCHITECTURES
Laboratoire d’essais métallographiques et mécaniques, Le Mérévillois (91)

140 >PHILIPPE RIZZOTTI
Jardin des Sciences : serres tropicales, laboratoires et locaux de travail du Jardin botanique, Besançon

 

TECHNIQUES

147 >Éclairage du patrimoine : révéler sans dénaturer

 

CLASSEMENT

CLASSEMENT DES AGENCES D’ARCHITECTURE FRANÇAISES PAR CHIFFRE D’AFFAIRES (AU CA > À 1 MILLION D’EUROS)

164 > Rencontre avec le Réseau entreprendre : faire entreprise, faire œuvre

168 > Analyse de la tendance économique des agences classées

170 > Classement par chiffre d'affaire


Entre les pages 179 et 180, Publi-rédactionnel : L’ANNUEL 2025 DES AGENCES D’ARCHITECTURE

180 >  QUÈSACO ?
Mais qu’est-ce donc ?


> Prochain numéro de d’architectures, n° 332, février-mars 2026

En couverture : halle polyvalente, Carentec (29), Jean-François Madec architecte © Célia Ulhade.

 

 

Pour découvrir les formules d'abonnement à partir de 85€, cliquez ici